LVMH a annoncé mardi 15 octobre une baisse de 4,4% de ses ventes au troisième trimestre, dans un contexte de ralentissement du marché mondial du luxe notamment en Asie.

Entre juillet et septembre, le groupe français a réalisé un chiffre d’affaires de 19 milliards d’euros, contre 20 milliards un an plus tôt, une "légère décroissance (...) liée pour l’essentiel à une croissance moindre observée au Japon, essentiellement à cause de la hausse du yen", selon le communiqué.

Sur les neuf premiers mois de l’année, le groupe réalise un chiffre d’affaires en baisse de 2% à 60,75 milliards d’euros, "après les années de croissance exceptionnelle post-Covid".

"Dans un contexte économique et géopolitique incertain", LVMH "reste confiant" et compte "renforcer encore en 2024 son avance sur le marché mondial du luxe", ajoute le groupe.

Dans un contexte marqué par le recul des ventes des principales divisions du groupe au troisième trimestre (-5% pour la mode et maroquinerie ; -7% pour les vins et spiritueux ; -4% pour la division montres et joaillerie), les ventes de la division distribution sélective (Sephora, DFS, etc.) atteignent 3,93 milliards d’euros (+2% par rapport à la même période l’année dernière), tandis que les ventes de parfums et cosmétiques progressent de 3% sur la même période, dépassant les 2 milliards d’euros.

"Sephora réalise une performance remarquable et continue de gagner des parts de marché en Amérique du Nord, en Europe et au Moyen-Orient," note le groupe.

En ce qui concerne la division parfums et cosmétiques, où la croissance organique de ses ventes s’établit à 5% sur les neuf premiers mois de 2024, LVMH loue une "forte politique d’innovation" et "une distribution très sélective".

Toutefois, le taux de croissance organique de la division parfums et cosmétiques a ralenti tout au long de l’année jusqu’à ce jour, avec un premier trimestre en hausse de 7%, un deuxième trimestre en hausse de 4% et un troisième trimestre en hausse de 3%.

"LVMH est en deçà des attentes" pour le troisième trimestre, selon Luca Solca de la banque Bernstein.

Ce ralentissement des ventes n’est pas une surprise pour Hargreaves Lansdown, qui souligne que LVMH n’est pas le seul grand nom du luxe en souffrance.

Alors que la frénésie des dépenses post-pandémie s’essouffle, la crise immobilière chinoise pèse sur la confiance des consommateurs. Les ventes de biens de luxe sont à la peine dans le monde, notamment du fait de la faible demande chinoise. Les espoirs de voir les récentes mesures de relance annoncées par le gouvernement chinois raviver rapidement l’enthousiasme pour les produits haut de gamme ne se sont pas encore concrétisés.

Au cours de l’année, LVMH a ajouté à ses 75 marques officielles plusieurs acquisitions, dont le magazine Paris Match. Il est aussi entré au capital du principal actionnaire de Moncler et d’un vin sans alcool French Bloom. Après la belle visibilité dont ont bénéficié Louis Vuitton et Christian Dior durant l’été à l’occasion des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, le groupe de Bernard Arnault a également annoncé un partenariat mondial à partir de 2025 avec la Formule 1 pour 10 ans.