La pandémie a clairement accéléré le développement du e-commerce dans le secteur des cosmétiques. Si les consommateurs sont loin d’avoir déserté les magasins, hommes et femmes peuvent désormais profiter d’expériences hybrides et personnalisées, en ligne et en physique.
L’essayage virtuel de produits de maquillage ou de colorations capillaires a ainsi été déployé par de nombreuses marques pour tester en ligne toutes sortes de produits, tels que des fonds de teint, des rouges à lèvres, ou des ombres à paupières. La technologie semble séduire, même si certains déplorent un possible manque de précision, qui peut-être lié à un mauvais éclairage ou une caméra de qualité moyenne.
Ce constat a incité trois étudiantes de l’ESSEC à Cergy, en région parisienne, à repousser les limites de la technologie pour permettre au plus grand nombre de profiter d’une expérience de shopping en ligne alliant personnalisation, inclusivité, et réalisme. Le tout en se basant sur l’intelligence artificielle via une association entre la réalité augmentée et le deepfake.
Tantôt considérés comme une menace lorsqu’ils sont utilisés à mauvais escient, tantôt comme une innovation, ces trucages photo hyper réalistes permettent ici de propulser le consommateur au rang de mannequin pour devenir (réellement) le visage de ses propres besoins et envies beauté.
Un visage hyper réaliste
Plus concrètement, le projet URMODEL des trois étudiantes françaises, Inès Flammant, Marie Landrevie et Sophie Martinez, consiste à utiliser les deux technologies précitées pour permettre à toute personne disposant d’un smartphone de se voir en modèle sur les sites de e-commerce, leur visage se substituant à celui des mannequins qu’ils ont l’habitude de voir lors de l’achat d’un produit de maquillage, le tout via une représentation des plus réalistes. Une technique grâce à laquelle toutes les carnations et toutes les problématiques de peau pourront bénéficier d’un essayage en ligne sans craindre d’acheter la mauvaise nuance ou la mauvaise gamme de produits.
S’il n’est pas encore accessible, ce projet a permis aux trois jeunes femmes de remporter le concours international L’Oréal Brandstorm, dont les résultats ont été annoncés depuis Viva Technology à Paris, pour lequel concourait pas moins de 30.000 équipes originaires de plus de 70 pays. Dix équipes étaient encore en lice pour la finale.
Les trois étudiantes ont désormais l’opportunité de profiter de trois mois d’accompagnement avec les équipes de L’Oréal pour développer leur projet au siège du groupe.
Les trois jeunes femmes ont déjà pensé à améliorer leur concept via le machine learning afin, qu’à terme, les utilisateurs se voient recommander des produits de beauté en fonction des caractéristiques et besoins de leur visage préalablement scanné.