En parfumerie comme en cosmétique, le verre bénéficie d’un double atout : c’est à la fois un matériau luxueux et recyclable à l’infini ! À l’heure où les consommateurs comme les contraintes réglementaires cherchent à encourager la circularité des emballages, l’impératif pour les industriels est d’adopter des techniques de premiumisation du verre qui n’entravent pas son recyclage. Viennent s’ajouter à ce défi, la limitation des matières, des polluants, de l’énergie et des déchets.

Métallisation et laquage recyclables

Afin de conserver l’aspect haut de gamme que la métallisation peut apporter à un flacon tout en permettant sa recyclabilité, Pochet propose une solution translucide qui, contrairement à la version opaque, permet une bonne identification du matériau dans les chaînes de tri. Toutes les teintes sont possibles, avec autant d’intensités souhaitées et la possibilité d’une modulation selon la zone d’application.

Par ailleurs, alors que le procédé de métallisation opaque se fait sous vide par évaporation, la métallisation translucide est réalisée sous vide par sputtering, une technique de dépôt permettant d’appliquer une couche de matériau plus fine, nécessitant moins importante d’aluminium.

PRAD, spécialiste de la métallisation liquide, confirme également l’intérêt croissant pour la métallisation transparente, une alternative que l’entreprise a mise en avant lors de la Paris Packaging Week. Cette technologie permet d’atteindre la délicatesse et l’élégance recherchées par les maisons de luxe tout en limitant l’impact environnemental. Elle est en effet faiblement énergivore et garantit la recyclabilité du verre.

La métallisation liquide, qu’elle soit opaque, dégradée ou transparente, peut être combinée avec la sérigraphie, la tampographie, le marquage à chaud ou la gravure laser. PRAD vient d’ailleurs d’investir dans un nouvel îlot laser robotisé, combinant cadences et haut niveau de qualité en série.

Dans la même optique d’écoconception, Verescence a développé dans son laboratoire un procédé de laquage translucide pour ses produits en verre. Bien qu’opaque à l’œil nu, ce décor laisse passer la lumière. Un protocole de tests confirme sa compatibilité avec le recyclage.

Une démarche de laquage translucide et dans laquelle s’est également engagé SGD Pharma Beauty.

L’année dernière, le verrier italien Bormioli Luigi avait ouvert la voie en investissant pour son atelier de Parme dans un équipement dédié au sputtering, un traitement de surface permettant une application maîtrisée du métal pour un verre 100% recyclable.

Thermolustrage et gravure optimisés

Certaines techniques utilisées pour la décoration du verre, comme la métallisation ou les vernis, peuvent contenir des substances CMR (cancérogènes, mutagènes, reprotoxiques). Pour résoudre ce problème, le groupe Pochet a présenté cette année lors de la Paris Packaging Week, un nouveau Thermolustre irisé à impact réduit sur l’environnement. Cette technologie est sans CMR et développe six fois moins de COV (Composés Organiques Volatiles), tout en offrant des jeux de lumières irisées et holographiques.

La technique du thermolustrage est également mise en avant par Verescence. Selon le verrier elle est très plébiscitée par les marques actuellement. Il s’agit d’un procédé de pulvérisation d’un oxyde à chaud, sur verre blanc ou de couleur, pour créer un effet brillant et iridescent sur le verre. La forme du flacon peut avoir un impact sur le rendu. La technique est compatible avec l’ensemble des parachèvements et n’a pas d’impact sur la recyclabilité du verre.

Verescence présentait aussi sur Paris Packaging Week, la nouvelle technique de sublimation Coverdream. Grâce à une impression en haute résolution, le décor Coverdream est capable de reproduire des motifs complexes sur l’entièreté du flacon, col compris. Le procédé restitue une gamme illimitée de couleurs, de dégradés et de nuances. En revanche, sa recyclabilité est dépendante de l’opacité souhaitée par le client.

Autre technique actuellement en phase pilote chez Pochet, en collaboration la Maison Neyret, le Laser Tone, une solution de gravure laser à échelle industrielle permettant différentes nuances du blanc au gris. Cette technique, qui permet la continuité du décor d’une face à l’autre sans contrainte de repositionnement, jusqu’à la gravure en première passe des mentions légales au culot du flacon, permet un gain de temps important. D’autre part, elle ne nécessite pas de consommable, n’émet pas de poussières déchets, et est peu énergivore.

Protéger les formules

Lancé à l’automne dernier, en partenariat avec Nexdot, l’innovation Lumi Coat de Stoelzle Parfumerie & Cosmétique se présente sous la forme d’un vernis filtre destiné à protéger les flacons et pots en verre des rayons ultraviolets tout en conservant leur transparence cristalline. En absorbant 86% des rayons UV nocifs, la technologie permet de préserver l’intégrité des couleurs et des fragrances du contenu, et favorise ainsi les formulations plus propres et durables de la clean beauty. Une réponse adaptée à la demande croissante des marques cherchant à réduire l’utilisation de molécules stabilisantes comme les absorbeurs d’UV, les colorants et les conservateurs.

Avec le même objectif, le verre violet de Miron a été spécialement conçu pour protéger et préserver les produits sensibles à la lumière, comme les produits cosmétiques naturels et prolonger leur durée de conservation. Reconnaissable par sa couleur violet foncé obtenue grâce à l’ajout d’oxydes métalliques pendant le processus de fabrication du verre, il filtre certaines longueurs d’onde du spectre lumineux, pour une protection optimale du contenu. Le verre Miron est recyclable.