Le groupe américain Procter & Gamble (P&G) a publié des résultats contrastés pour le premier trimestre de son exercice 2025 décalé, marqué par l’impact des changes et des coûts de restructuration.

Le chiffre d’affaires du groupe a atteint 21,7 milliards de dollars, soit 1% de moins que l’année précédente, mais c’est une hausse de 2% hors éléments exceptionnels. Au cours de son exercice fiscal 2024 et du premier trimestre de l’exercice fiscal 2025, Procter a opéré une "restructuration limitée de son portefeuille", en particulier au Nigeria et en Argentine. Elle a engendré, sur un an, une charge d’environ 1,2 milliard de dollars après impôts.

Les ventes de produits de beauté ont été affectées par la baisse des volumes en Chine, où la marque de soins de la peau SK-II est faible depuis plusieurs trimestres.

Le bénéfice net a reculé de 12% à 3,96 milliards de dollars, mais le consensus visait 4,67 milliards de dollars. Rapporté par action et à données comparables, référence pour les marchés, le bénéfice net ressort à 1,93 dollar, soit une hausse de 5% sur un an. Les analystes avaient anticipé 1,90 dollar.

"La croissance organique du chiffre d’affaires, du bénéfice et de la trésorerie au premier trimestre nous maintient sur la trajectoire pour nous inscrire dans nos fourchettes de prévisions sur toutes les variables financières pour l’exercice fiscal", a commenté Jon Moeller, PDG du groupe, cité dans un communiqué.

La reprise en Chine "va prendre du temps"

La progression des ventes proforma provient d’une hausse des prix ainsi que d’une croissance organique des activités, a précisé le groupe, signalant une évolution favorable en Amérique latine, en Europe et en Amérique du Nord mais un déclin en Chine continentale.

La reprise en Chine "va prendre du temps", a indiqué Andre Schulten, directeur financier, lors d’une audioconférence avec des journalistes.

Les résultats "correspondent aux attentes mais leur qualité est un peu faible", ont commenté les analystes de TD Cowen, soulignant une performance meilleure que prévu dans les produits d’hygiène qui a "compensé la légère sous-performance dans les autres segments, en particulier celui de la beauté".

Le portefeuille du groupe comprend notamment les marques Always, Ambi Pur, Ariel, Febreze, Gillette, Head & Shoulders, Lenor, Oral-B, Pampers, Pantene, Vicks. Il est présent dans environ soixante-dix pays.

En ce qui concerne l’ensemble de l’exercice fiscal 2025, le groupe a confirmé sa prévision de hausse de 2% à 4% de son chiffre d’affaires (3% à 5% hors éléments exceptionnels).

Le bénéfice net par action à données comparables devrait se situer entre 6,91 et 7,05 dollars. Il était de 6,59 dollars l’année précédente.

"Nous continuons d’anticiper un environnement qui va rester volatil et difficile", a commenté M. Schulten, lors d’une audioconférence avec des analystes. Mais cette volatilité "est totalement induite par la Chine et la situation au Proche-Orient", a-t-il ajouté.

En France, le groupe a subi le contrecoup d’une législation introduite en mars qui a affecté "de manière importante" l’activité de Procter (-11%) et de ses concurrents.

En revanche, les opportunités "restent énormes aux États-Unis" après des "progrès" tant en volumes qu’en parts de marché, et l’Amérique latine est "forte" en terme d’innovation, a relevé M. Schulten.

Procter s’attend également à ce que le coût des matières premières pèse à hauteur de 200 millions supplémentaires après impôts. En revanche, les effets de change devraient être "neutres".