Pouvez-vous nous parler de ce nouveau concept de boutique ’Activist Maker Workshop’ ?
Hugues Laurençon - Le nouveau concept s’intègre tout à fait dans notre projet de rajeunissement de la marque, qui est l’un des objectifs clés de The Body Shop dans le cadre de notre acquisition par le groupe Natura &Co en 2017. Depuis quatre ans, notre plan de transformation s’est concentré sur un certain nombre d’activités, dont l’identité de la marque, le commerce de détail, le numérique, l’expérience client, l’activisme et la durabilité. Certains de ces changements impliquent de veiller à ce que la marque donne vie à notre raison d’être à travers, notamment, la création de produits et de communications qui aident les personnes à se sentir bien et fiers d’eux-mêmes, de leur corps et de leur avenir, et l’utilisation d’ingrédients naturels qui fonctionnent. Le concept créatif des boutiques est basé sur le travail d’artisan : céramistes, graveurs et herboristes. Les matières sont brutes, représentant l’esprit d’un atelier. Nos boutiques utilisent des matériaux recyclés et recyclables. Les équipes des ’Activist Maker Workshop’ sont sur place pour accompagner les clients dans l’expérience de ces nouveaux espaces. Elles proposent à la fois des conseils experts sur les produits mais présentent également les activités des dernières campagnes de The Body Shop pour lutter pour un monde plus juste et plus beau.
La première boutique implantée à Anglet dispose d’une station de remplissage pour limiter les emballages, et donc les déchets. Est-ce que la recharge, ou le vrac, sont aujourd’hui indispensables dans l’industrie des cosmétiques ?
Hugues Laurençon - Nous sommes convaincus que le recours à la recharge est une solution efficace pour limiter la consommation de plastique à usage unique. La marque est d’ailleurs pionnière dans ce domaine. Ce concept avait déjà été initié au début des années 1990 dans le but de préserver l’environnement. Il est donc temps que la marque accélère, car chaque action compte. Nous devons faire plus. Nos consommateurs attendent des entreprises qu’elles fassent d’énormes changements, alors que nous sommes confrontés à une crise planétaire. Nos clients veulent prendre des décisions d’achat qui réduisent leur empreinte sur la planète. Nous voulons faire de la recharge une option pratique pour encourager ces comportements vertueux, et finalement réduire les déchets plastiques. Notre station de recharge est un pas en avant vers nos objectifs ambitieux en matière de développement durable, en devenant une entreprise plus circulaire et régénératrice.
Pourquoi ne pas l’avoir étendue à l’ensemble des produits ?
Hugues Laurençon - Nous sommes actuellement en pleine transition. Notre option de recharge est un développement entièrement nouveau qui nécessite des tests approfondis et s’accompagne de défis logistiques. Pour l’instant, nous avons choisi nos articles les plus populaires parmi différents produits - gels douche, shampooings, après-shampooings et nettoyants mains. Afin de rendre la recharge aussi pratique que possible et d’induire un réel changement de comportement, nous explorons les gammes proposées et espérons introduire davantage de produits dans les années à venir.
Au-delà de l’aspect environnemental, vos engagements portent aussi sur le bien-être animal. En quoi est-ce indissociable, ou en tout cas indispensable, pour perdurer ?
Hugues Laurençon - Il y a quelques mois, nous avons annoncé qu’à l’horizon 2023 100% de nos formules seraient certifiées véganes. Cette décision est une étape naturelle pour The Body Shop. Grâce à notre fondatrice, Anita Roddick, nous avons été la première entreprise de beauté à lutter contre les tests sur les animaux dans les cosmétiques, et la première grande marque de beauté mondiale à utiliser des muscs sans cruauté dans nos parfums. La beauté végane est une nouvelle étape essentielle dans nos efforts en matière de durabilité et d’environnement. Cet aspect, ainsi que nos programmes mondiaux de recharge, font de The Body Shop une destination pour les clients soucieux de consommer de façon éthique.
The Body Shop s’est d’ailleurs récemment associé à d’autres acteurs de la beauté pour mobiliser les citoyens contre des décisions visant à rétablir au niveau européen des tests sur les animaux pour certains ingrédients. Où en êtes-vous ?
Hugues Laurençon - L’initiative citoyenne européenne initiée en septembre pour s’engager en faveur d’une Europe sans expérimentation animale a récolté à date 276.000 signatures. Pour aboutir, une initiative citoyenne européenne doit recueillir un million de déclarations de soutien dans les douze mois, avec des seuils minimaux dans au moins sept pays. Nous continuerons à soutenir cette campagne l’année prochaine afin d’atteindre l’objectif.
Les boutiques ’Activist Maker Workshop’ seront-elles rapidement déployées dans le reste de la France ?
Hugues Laurençon - Oui, nous allons en 2022 accélérer le déploiement de ce concept à travers la France.