Silvio Denz, actionnaire majoritaire du groupe suisse Lalique, a annoncé vendredi 31 mai le lancement d’une offre publique d’achat en vue d’un retrait de l’entreprise de la bourse suisse. Il propose aux actionnaires 40 francs suisses (40,70 euros) par titre en numéraire, soit une prime de 32,45% par rapport au cours de clôture la veille.

L’entreprise justifie l’opération par un flottant « très limité », estimé à un peu plus de 6%. Le retrait de la cotation lui permettra ainsi de « se concentrer pleinement sur ses activités » et de ne plus supporter les coûts de cotation, afin notamment de « poursuivre la mise en oeuvre de sa stratégie de diversification ».

Les autres actionnaires de référence - qui comprennent la chaîne de distribution Müller Handels AG Schweiz, le conglomérat indien Dharampal Satyapal et l’investisseur suisse Hansjörg Wyss - resteront au capital une fois le retrait de la Bourse scellé, détaille le communiqué, un accord ayant été conclu avec M. Denz, qui détient 51,1% des parts.

Le conseil d’administration soutient "unanimement" cette offre qui doit débuter le 17 juin, précise le communiqué. Les actionnaires seront appelés à voter sur le retrait de la bourse lors de l’assemblée générale prévue le 28 juin.

Entré en bourse en 2018, le groupe Lalique est un acteur de niche dans le secteur du luxe, actif dans le secteur des parfums, avec des marques comme Lalique Fragrances, Bentley Fragrances, Brioni Fragrances, Jaguar Fragrances, Parfums Grès, Parfums Samouraï ou Superdry Fragrances, exploitées en propre ou sous licence, les objets en cristal, l’hôtellerie haut de gamme ainsi que dans le whisky depuis qu’il a pris une participation en 2019 dans la distillerie écossaise The Glenturret. Le groupe est également propriétaire de la marque de produits solaires Ultrasun.

L’annonce a fait bondir le titre en bourse, qui gagnait 31,13% à 9H27 GMT, à 39,60 francs suisses.

En 2023, les ventes du groupe ont atteint 179,2 millions d’euros pour un bénéfice net de 2,4 millions d’euros.

« Nous continuons de voir un potentiel à long terme pour le groupe Lalique dans les segments des parfums, cosmétiques et whisky », explique Patrik Schwendimann, analyste à la Banque cantonale de Zurich. « Toutefois, son potentiel a souvent été dilué durant les dernières années par sa marque principale, Lalique, et son activité de cristal difficile », ajoute l’analyste, soulignant qu’elle représente 27% du chiffre d’affaires.

À la tête d’une fortune estimée entre 350 et 450 millions de francs par le magazine suisse Bilan, M. Denz, 67 ans, avait racheté en 2008 la cristallerie française Lalique, alors en grande difficulté. Ce collectionneur de grands crûs avait dans la foulée rebaptisé le groupe au nom de la cristallerie associée au célèbre joailler René Lalique, connu pour son travail du verre. La cristallerie fabrique notamment des bijoux, vases et objets de décoration.

Au mois d’avril, le groupe L’Occitane avait de son côté annoncé son retrait de la bourse de Hong Kong, indiquant vouloir se libérer des « pressions du marché financier » afin de ne plus avoir à consacrer « des ressources commerciales et administratives au maintien de la valeur à court terme du cours de son action ».