Depuis 2019, les équipes de Laboratoire Bio Stratège identifient les substances actives de la biodiversité amazonienne pour les transformer localement en ingrédients naturels et écologiques, adaptés aux standards de la cosmétique européenne.
« La cosmétique de demain sera très différente de celle d’aujourd’hui, plus naturelle et plus respectueuse des écosystèmes. Nous entendons être un vecteur de ce changement à travers une cosmétique issue d’un artisanat maîtrisé par la haute technologie », explique Mariana Royer, fondatrice et dirigeante de l’entreprise. Pour la cheffe d’entreprise, l’objectif est double : promouvoir le développement durable du territoire guyanais et la transition environnementale de la filière cosmétique.
Du champ au labo
Après des débuts centrés sur l’étude du wassaï (nom local de l’açaí) et de l’awara — deux plantes endémiques de la Guyane dont les graines produisent des huiles hautement riches en nutriments d’intérêt comme les oméga-3, 6 et 9, et les vitamines A, C et E — le laboratoire valorise aujourd’hui 28 espèces du patrimoine guyanais : des plantes médicinales, des superfruits, des plantes aromatiques, des rhizomes ou encore des bois.
Une fois la production des plantes maîtrisée, la deuxième étape est l’identification et l’extraction de composés d’intérêts. Les actifs sont répertoriés, leurs bienfaits documentés, et les processus d’extraction standardisés. Les sous-produits végétaux sont également étudiés, pour une valorisation maximale des ressources.
Laboratoire Bio Stratège propose ainsi des solutions vertes produites et extraites localement avec des procédés respectueux de l’environnement, en conformité avec les réglementations européennes et le protocole de Nagoya.
L’ambition d’une production industrielle
Si la Guyane bénéficie d’une exceptionnelle biodiversité, son industrie est en revanche quasi inexistante. Pour valoriser localement les richesses vertes du territoire, Laboratoire Bio Stratège a d’abord développé l’écosystème agricole par la création de filières fiables. La formation continue des agriculteurs locaux à une agriculture agroforestière, raisonnée et diversifiée, permet une bonne exploitation des terres.
Ce travail en amont a ainsi permis la création d’une économie de commerce de plantes médicinales à travers une chaîne de transformation « de la ressource plante à son usage », en passant par la mise au point et la maîtrise de procédés de fabrication d’ingrédients standardisés. Aujourd’hui, le laboratoire est en état d’offrir une gamme complète de services, du développement d’ingrédients sur-mesure, à la création de formules, en passant par la mise en conformité réglementaire et le conseil en stratégie et marketing. En parallèle de son activité de R&D, Laboratoire Bio Stratège développe aussi ses propres marques d’herboristerie, de compléments et de cosmétiques.
Le laboratoire veut aujourd’hui accélérer son développement et s’est donné pour cap d’assurer des volumes industriels aux acteurs internationaux de la cosmétique d’ici 2030. « D’importants investissements sont prévus pour augmenter nos capacités de production avec la construction d’un nouveau site industriel », explique Mariana Royer.
En parallèle, pour soutenir ses engagements écologiques, Laboratoire Bio Stratège prévoit la création de jardins botaniques destinés à accueillir un écotourisme scientifique et pédagogique. L’objectif ? Donner envie à des investisseurs nationaux et internationaux de s’implanter en Guyane. Car la fondatrice en est convaincue, la Guyane a le potentiel de devenir un véritable hub des technologies vertes !