Contradictions, qualifications dénigrantes, algorithmes inappropriés, informations erronées ou obsolètes : la Fédération des entreprises de la Beauté (FEBEA) a récemment pointé les insuffisances des applications d’évaluation des cosmétiques qui se sont multipliées ces derniers mois.
« Nombre d’informations figurant dans les applications sont à ce jour erronées, obsolètes, partielles voire inappropriées, ou reposent sur des bases sans fondement scientifique robuste et/ou sur des algorithmes inappropriés », affirme le syndicat professionnel qui représente les industriels de la parfumerie et des cosmétiques.
De fait, dans un contexte d’inquiétude vis-à-vis des ingrédients entrant dans la composition des produits cosmétiques, les applications destinées à décrypter la composition et/ou à noter les produits se sont multipliées au cours des derniers mois. De QuelCosmetic, l’application éditée par l’UFC-Que Choisir, à Yuka, l’application star du rayon alimentaire qui s’est étendue aux cosmétiques cet été, en passant par CleanBeauty, INCI beauty, Cosmethics, les consommateurs français n’ont que l’embarras du choix !
« Les applications se contredisent souvent entre elles sur les mêmes sujets, entretenant ainsi une confusion », pointe la FEBEA.
Rappelant qu’un produit cosmétique « n’est mis sur le marché que si l’évaluation préalable de chacun de ses ingrédients et du produit fini a permis de vérifier que le produit est sûr pour la santé du consommateur dans les conditions normales d’utilisation », la FEBEA souligne que les ingrédients sont de leur côté « évalués en tenant compte de leur concentration, de leur usage prévisible et des risques pour chacune des populations concernées (enfants, personnes fragilisées, etc.) ».
La FEBEA affirme avoir proposé aux éditeurs d’applications de les rencontrer « afin de statuer sur des méthodologies d’analyse ôtant tout doute et suspicion non prouvée d’un point de vue réglementaire ».
Chez Officinéa, éditeur de CleanBeauty, on ne répond pas à l’invitation mais on met en avant ce qui différencie l’application de ses concurrentes : le développement par une équipe de scientifiques dirigée par un Docteur en Pharmacie cosmétologue, le choix de ne pas évaluer ni noter les produits mais d’informer sur les ingrédients, l’absence de scan du code barre mais une lecture optique de la liste des ingrédients. Une manière indirecte de reconnaître les insuffisances des autres applis ?
Quoiqu’il en soit, ces applications semblent s’être installées dans la pratique quotidienne de nombreux consommateurs et elles ne seront pas sans impact sur l’avenir de la cosmétique.