Les agents de blanchiment de la peau occupent aujourd’hui une part importante du marché cosmétique mondial. Photo : © KPG Ivary / shutterstock.com

Après avoir séché et collecté les feuilles et les graines de Reseda luteola L. afin d’en extraire les agents colorants, les chercheurs ont utilisé plusieurs méthodes pour isoler les molécules individuelles et évaluer leur effet sur l’inhibition de la tyrosinase, la méthode actuellement la plus fréquemment utilisée pour réduire la mélanogénèse.

Une procédure de purification basée sur la chromatographie par partition centrifuge, la spectrométrie de masse par chromatographie liquide ultra performante (UPLC-HRMS) et la résonnance magnétique nucléaire (RMN) a été développée pour isoler et identifier les agents blanchissants (à savoir, la lutéoline et l’apigénine) des parties aériennes de Reseda luteola. La procédure a également permis d’identifier des flavones dont la présence est trouvée pour la première fois dans Reseda luteola.

Les tests biologiques réalisés in vitro ont permis de mettre en évidence l’activité blanchissante prometteuse de l’extrait de Reseda luteola L., et d’isoler les flavones responsables de ce mécanisme. Les données collectées montrent, qu’au-delà de son utilisation traditionnelle en tant que teinture, Reseda luteola est potentiellement très intéressante pour le développement d’un ingrédient blanchissant naturel pour les produits cosmétiques, cosméceutiques et éventuellement pharmaceutiques, une fois sa sécurité et sa tolérance évaluées.

Besoin d’alternatives végétales

Utilisés pour traiter divers troubles de la pigmentation de la peau, ou simplement pour obtenir un teint plus clair, les agents de blanchiment de la peau occupent aujourd’hui une part importante du marché cosmétique mondial. Ces actifs agissent à différents niveaux de la mélanogénèse, les plus couramment utilisés étant aujourd’hui les inhibiteurs de la tyrosinase.

Reseda luteola (photo par Ixitixel - Wikipedia Creative Commons)

Dans un contexte marqué par le boom de la cosmétique naturelle, la recherche d’agents blanchissants d’origine végétale est aujourd’hui cruciale pour la compétitivité des entreprises. D’autant plus que les agents anciennement utilisés - tels que l’hydroquinone, les acides rétinoïques, les corticoïdes ou les sels de mercure - présentent plusieurs effets secondaires sévères entraînant leur interdiction ou leur utilisation restreinte en vertu du Règlement Européen Cosmétique n°1223/2009 et de plusieurs autres règlements internationaux.