Un ingrédient emblématique de la culture japonaise

Le Headspace de Whisky Tougouchi est une des pièces centrales de la Palette Japon de Takasago. « Cette palette d’ingrédients a vu le jour en 2015 », explique Claire Liégent. Takasago a puisé dans la nature et la culture japonaises, pour ciseler une palette inédite. Une source d’inspiration originale pour les parfumeurs de la Fine Fragrance.

« Il s’agit d’une palette mêlant ingrédients naturels -huile essentielle de yuzu, d’hinoki, une variété de cyprès japonais, absolu d’algues de mer- et headspaces », ajoute Claire Liégent. Parmi ceux-ci, citons le headspace de Tatami, un matériau noble utilisé pour les temples, le headspace de kodo, de sésame noir, de poivre sansho, ou de shima gyokushinka, une petite fleur native d’Ogasawara aux notes solaires et épicées. Et, enfin, l’headspace de Whisky Togouchi, que Claire Liégent affectionne pour son caractère et son élégance, à l’instar de ce nectar réputé dans le monde entier.

« L’Headspace de Whisky Togouchi s’est imposé comme une évidence, parce que c’est une icône de l’excellence japonaise », affirme la parfumeure. Un savoir-faire qui s’inspire du whisky écossais, importé au début du XXe siècle au Japon. « La pénurie de bois durant la Seconde Guerre Mondiale a amené les japonais à utiliser le Mizunara, un grand chêne qui donne sa saveur unique au Whisky Togouchi », raconte Claire Liégent. L’headspace de Whisky Togouchi est réalisé à partir du Togouchi Premium de la célèbre marque japonaise. Un assemblage de whiskies de grain, élaboré à base d’orge et de malt, intégralement distillé, vieilli en fûts de bourbon. Takasago a d’ailleurs étoffé sa palette d’ingrédients d’exception d’un headspace de Nikka Pure Malt.

Un procédé qui capture l’essence du whisky

La senteur du Whisky Togouchi est obtenue grâce au heasdpace, une technique qui consiste à saisir une fragrance dans son environnement pour la reproduire. Une innovation née dans les années 1970 pour suppléer aux méthodes classiques (distillation, extraction), lorsqu’elles ne permettent pas d’extraire l’odeur de certaines plantes.

« Ici, la cloche de l’appareil est placée juste au-dessus du verre de whisky Togouchi durant une heure, afin d’en capter les molécules volatiles. Le résultat obtenu est ensuite injecté en GMS (Gas Chromatography couplé à un Spectromètre de Masse), pour analyser la composition organique du whisky », explique Claire Liégent. Les parfumeurs recréent ensuite sa senteur à l’aide d’un accord de notes naturelles et de synthèse.

Un profil olfactif riche en nuances

En tête, cet headspace déploie une facette “eau de vie”, aux tonalités de fruits jaunes. L’évolution s’arrondit autour de notes mirabelle, prune, dont la délicatesse contraste avec la robe boisée, cuirée, de l’ingrédient. Une vraie douceur qui révèle, en filigrane, un aspect velours, aux accents vanillés, cacao.

« Ce qui fait toute l’originalité de cette matière, c’est qu’elle est volatile », affirme Claire Liégent. « Malgré son registre liquoreux, elle est perceptible dès les notes de tête, ce qui est très appréciable pour la formulation ».

Une complexité précieuse d’un point de vue technique

C’est précisément ce côté volatile du Headspace de Whisky Togouchi qui enrichit la création. « Avec ses nuances boisées, il épouse les accords sombres et chaleureux, mais sa facette fruitée ressort dès l’envolée du parfum. Ce qui offre un twist, un effet de contraste en tête, tout en se fondant harmonieusement au reste », explique Claire Liégent. « Cette matière se prête par exemple très bien aux ouds fruités en vogue actuellement, tout en renouvelant l’accord », poursuit-elle.

Sous sa douceur, ce headspace a beaucoup de caractère. Il est rare qu’un ingrédient au souffle liquoreux dévoile autant de nuances. « Sa facette boisée, chaleureuse, pourrait en outre se substituer au bois de gaïac dans une formule. Un atout pour pallier la pénurie que l’industrie connaît actuellement », ajoute-t-elle.

Pour l’instant, la richesse du Headspace de Whisky Togouchi en fait une matière dédiée à la Fine Fragrance. Mais, comme le souligne Claire Liégent, on l’imagine très bien pour l’univers feutré d’une bougie ou du parfum signature d’un lieu.