Après six années de travail intensif et une consultation internationale de trois mois, le Groupe de travail européen sur les standards cosmétiques a publié la version finale du standard Cosmos, qui harmonise les exigences minimales des principales agences européennes pour les produits cosmétiques écologiques et biologiques : Soil Association (Royaume-Uni), BDiH (Allemagne), Cosmebio and Ecocert (France), ICEA (Italy) et Ecogarantie (Belgique). Ensemble, ces différentes organisations certifient plus de « 000 sociétés de cosmétiques, soit plus de 10 000 produits.
Les premières certifications Cosmos sont attendues pour le mois de septembre 2009, dès que les agences se seront accordées sur l’harmonisation des points clefs du plan de contrôle.
Établir des règles acceptées internationalement ?
L’objectif de ce nouveau standard est ambitieux et va au-delà de l’harmonisation des règles européennes puisque les organismes de certification concernés affichent clairement leurs ambitions d’aller plus loin en établissant les bases d’un standard accepté au niveau international. « D’autres organismes de certification et d’inspection, qui ne sont pas membres du groupe, auront la possibilité de demander à appliquer le standard Cosmos . La procédure de demande et d’autorisation sera ouverte au 30 décembre 2009, » explique Francis Blake de Soil Association.
Toutefois, selon Organic Monitor, un institut d’étude de marché spécialisé dans les produits naturels et biologiques, « Cosmos est en train de perdre son avantage à cause de sa trop longue période de gestation. Plusieurs initiatives ont vu le jour au cours des 18 derniers mois ; elles gagnent d terrain et pourraient damer le pion au standard Cosmos. »
Selon Organic Monitor, la certifcation NaTrue, qui a été lancée en mai 2008, avec les premiers produits certifiés arrivant sur le marché à la fin de l’année, croît en popularité, « en partie du fait du soutien de certaines des marques leaders de la cosmétique naturelle en Europe ».
Des standards émergent sur d’autres continents
De plus, plusieurs avancées ont eu lieu aux États-Unis, où trois initiatives séparées progressent maintenant avec le soutien d’importants fabricants de cosmétiques.
Le plus avancé est la Natural Products Association (NPA), qui a lancé son standard de cosmétiques naturels en mai 2008. Plus de 200 produits sont certifiés selon le standard NPA. Burt’s Bees, qui est l’un des principaux supporters du standard NPA, a apporté plus de 1 million de dollars pour faire connaître le nouveau standard et le logo de la NPA.
Le standard de la National Science Foundation (NSF) devrait également gagner en popularité. Le standard NSF 305 concerne les cosmétiques qui contiennent au moins 70% d’ingrédients biologiques. Développé par les principales sociétés de cosmétiques biologiques, il a récemment obtenu la reconnaissance officielle de l’American National Standards Institute (ANSI). Le principal rival du standard NSF 305 est OASIS, un référentiel soutenu par des sociétés comme Aceda et Hain Celestial.
Organic Monitor remarque également que des développements sont en cours en Amérique latine et dans l’Asie du Sud-Est où plusieurs standards privés ont été lancés.
Vers des standards interrégionaux
Organic Monitor considère que les standards bénéficiant d’une couverture régionale (à l’échelle d’un continent) seront ceux qui rencontreront le plus grand succès. L’institut d’études considère ainsi que NaTrue engrange des soutiens du fait de son système d’étiquetage uniforme, alors que Cosmos ne prévoit pas de remplacer les logos et symboles nationaux actuellement existants. « Pour cette raison, l’intérêt initial pour Cosmos devrait surtout venir des sociétés dont les produits sont déjà certifiés pas des organismes partenaires, » indique Organic Monitor.
Le standard NaTrue est par ailleurs en train de prendre la tête d’une possible harmonisation internationale de la notion de cosmétique naturel et biologique. En effet, des accords de reconnaissance mutuelle ont dores et déjà signés avec la NSF. Un accord similaire devrait être signé en juillet avec la NPA.